François Capois

François Capois

Le 18 Novembre, a 4 heures du matin, on claironne la diane au camp francais, quand soudain le genral Clervaux ouvre le feu sur le fort Breda. A l'instant, tous les forts du Cap tonnent et sement la mort dans les rangs indigenes. Rochambeau surpris, sort du Cap, et prend position avec sa garde d'honneur dans les retranchements de Vertierres. Le soleil levant eclaire une bataille en pleine action. Christophe et Romain, ayant enleve la position d'Estaing, y ont dresse une batterie dont le boulets tombent dans la ville du Cap. Capois vient de commencer sa maneuvre quand un contre ordre l'arrete.

Dessalines, qui veut empecher la concentration des feux des forts sur un point unique du champ de bataille, ordonne a Clerveaux de contourner Breda, et a Capois d'occuper la Butte Charrier, voisine de Vertieres et plus elevee. Pour atteindre Charrier, il faut passer par une route et un pont que Vertieres domine. Capois part avec sa fidele 9eme demi-brigade. Fauchee par la mitraille, elle hesite, mais a la voix de son chef, elle resserre ses lignes et bondit en avant. Capois, a cheval, l'entraine avec sa fougue ordinaire quand un boulet lui enleve son chapeau: "En avant! En avant!" crie-t-il quand meme. Un second boulet renverse son cheval. L'intrepide Capois, prestement releve, brandit son sabre et aux cris repetes de "En avant! En avant!" s'elance une fois de plus, a la tete de ses hommes. Une bravoure si eclatante emeut la garde de Rochambeau. Elle applaudit. Un roulement de tambour se fait entendre. Le feu cesse. Un hussard sort de Veriteres, se dirige vers le front indigene. "Le capitaine general Rochambeau, declare-t-il, envoie son admiration a l'officier general qui vient de se couvrir de tant de gloire". Il se retire ensuite, et la lutte recommence.

Histoire d'Haiti par J-C Dorsainville page 132-134, edition Henri Deschamps)

Haut de page